Le zaï est une technique traditionnelle qui consiste à creuser à l’aide d’outils manuels des poquets de 20 à 30 cms de diamètre, de les remplir d’un mélange de terre meuble et de matières organiques, puis d’y semer des graines.

Sans zaï, les pluies risquent de ruisseler sur la terre sans y pénétrer, et d’emporter les nutriments en contrebas.

Avec le zaï, le sol est plus humide et riche en matières organiques, il offre aux plantules de meilleures conditions de croissance. Les semences et les engrais sont retenus dans les poquets, et l’eau de pluie est freinée, de sorte qu’elle peut infiltrer le sol.

Le zaï mécanisé consiste à à introduire la traction animale dans la pratique culturale, pour un travail moins éprouvant pour l’humain, plus rapide, et plus efficace sur les sols durs et secs. Il s’effectue grâce à une kassine.

La kassine est un porte-outils qui peut être tiré par tous les animaux de trait : boeufs, chameaux, et surtout ânes. Polyvalente, la kassine peut recevoir plusieurs types d’outils grâce à un système très simple d’accrochage qui permet de changer d’outil en quelques secondes.

L’outil utilisé pour le zaï est une dent sous-soleuse d’une dizaine de centimètres de profondeur. Couplée à la puissance de traction d’un ou deux animaux, cette dent creuse des sillons même dans les sols les plus durs.

Dans le cadre du zaï mécanisé, on trace des sillons croisés qui forment des carrés. Les poquets seront ensuite creusés plus facilement à la main au croisement des sillons, dans une terre ameublie par la dent sous-soleuse.

Outre l’avantage de faciliter le creusement des trous du zaï, le sous-solage croisé crée des micro-reliefs qui freinent le ruissellement.

Le Zaï mécanisé permet de cultiver un hectare en 40 heures de travail par an (contre 320 heures en Zaï manuel). Il permet également de creuser les poquets en sec avant la première pluie (on «gagne» donc une pluie), de semer sur des terres déjà indurées (les rendant de nouveau exploitables), et de commencer les travaux plus tôt.

Deux techniques additionnelles permettent d’améliorer les performances du zaï mécanisé :

• l’utilisation de composts soigneusement élaborés à partir des ressources locales ;
• l’enrobage des semences