Trouvant leur place au fil des siècles, une vingtaine d’ethnies constituent la mosaïque des populations burkinabées.  Les trois principales sont :

• Les Mossis, largement majoritaires (près de 50 % de la population), surtout au centre du pays. Héritiers d’agriculteurs, ils cultivent la terre et n’élèvent que de petits ruminants. Quand ils possèdent des zébus, ils en confient souvent la garde à des Peulhs.
• Les Gourmantchés (7%), présents depuis des sècles à l’Est du pays. Agriculteurs comme les Mossi, ils occupent des territoires distincts issus de leur histoire respective, parlent leur propre langue et ont des traditions spécifiques. Tout programme de développement doit tenir compte de ces différences culturelles.
• Les Peuls (8%), nombreux dans deux provinces septentrionales, où le nomadisme s’impose pour des raisons climatiques. Partout ailleurs, ils sont disséminés dans les villages d’agriculteurs, où ils gardent souvent les troupeaux des autres.

Dans les ethnies d’agriculteurs, les familles fondatrices des villages sont détentrices du « droit de hache » : il s’agit d’un droit de regard, droit de propriété non-cessible de celui qui a défriché les terres. C’est à ces familles que doivent s’adresser les candidats à des cultures temporaires ou pérennes. Il existe dans les villages un « chef de terre » qui connaît et recense les droits de hache.

L’approche par les origines ethniques des populations permet de comprendre la diversité des situations dans les territoires ruraux et d’envisager des actions d’aménagement adaptées à chaque culture et à chaque tradition.

Peu significatives seules, les données ethniques s’avèrent indispensables à l’interprétation correcte d’autres données.