Dès lors que, à la suite de la pression démographique et foncière, la jachère n’est plus pratiquée, et que les troupeaux se nourrissent de la végétation naturelle, les sols se dégradent. Il s’y forme une couche superficielle durcie, où ne pousse plus aucune végétation spontanée, et où la culture manuelle est très difficile. Ces sols dégradés sont appelés, localement, des zippelés.
Les données chiffrées, représentées dans le graphique ci-contre, confirment que la densité de population est inversement corrélée à la surface cultivée par actif en cultures vivrières : c’est la prolifération des zippelés qui empiète sur les surfaces cultivables. La surface cultivée par actif rural passe ainsi de 0.7 à 0.3 hectares quand la densité de population passe de 50 à 180 habitants au km2. Dans les 32 provinces concernées sur 45, qui représentent 79% de la population rurale, une proportion croissante des sols n’est plus cultivable.
Il devient alors essentiel de regagner ces terres. C’est possible en utilisant des méthodes culturales mécanisées (le porte-outil "kassine") et la traction animale. Cette technique, connue sous le nom de "Zaï Mécanisé Amélioré" (ZMA), permet de cultiver les sols indurés, de les fertiliser, de faciliter les semis et de limiter le ruissellement.
Le ZMA fait l’objet depuis une dizaine d’années de projets de développement de plusieurs ONG locales et internationales et se présente comme la meilleure solution pour exploiter de nouveau ces terres devenues incultivables par les procédés traditionnels. Le gouvernement burkinabé propose de subventionner les équipements de ZMA à hauteur de 80%, preuve de l’intérêt de ces pratiques innovantes.
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